La Basilique Santa Maria del Popolo, Rome

Parmi toutes les églises à voir et à visiter à Rome l'une des plus intéressantes est certainement celle de Santa Maria del Popolo située sur la place du Peuple à Rome. Construite sur l'emplacement du tombeau des Domitii Ahenobarbi et sans doute des cendres de Néron, l'Eglise semble avoir été édifiée au XIIIe siècle, succédant à une chapelle. Elle est reconstruite entre 1472 et 1477 par les architectes Baccio Pontelli et Andrea Bregno puis sera remaniée au XVIIe siècle par Le Bernin. 

 

Un légende courrait d'ailleurs au sujet de sa fondation  qui tournait autour de l'empereur Néron et du pape Pascal II : suite à un glissement de trrain la sépulture du premier aurait été enterré et un énorme noyer aurait grandi sur les ruines, devenant le repaire de démons qui harcelaient la région. Le pape jeûna et pria pendant trois jours et reçut une vision de la Vierge qui lui donna les instructions pour libérer la ville de ces maux. Exécutant une procession qui s'apparentait à un rite d'exorcisme, il chassa les créatures infernales rendant le lieu propre au culte chrétien. 


Derrière une façade relativement sobre, c'est une véritable petit musée qui se cache à l'intérieur. 

 

Typique de la Renaissance, le plan est composé d'une nef centrale avec deux allées ainsi que d'un transept possédant un dôme central. C'est le premier dôme de la Renaissance octogonal. L'abside et le choeur ont été en grande partie pensés par Donato Bramante.



A droite en entrant on découvre la chapelle della Rovere (ou Saint Jérôme). Elle possède sur son autel principal une oeuvre du Pinturicchio et de son atelier, L'Adoration des mages avec Saint Jérôme.
  

A gauche on note la présence du tombeau de Cristoforo della Rovere (vers 1479) d'Andrea Bregno mais le relief avec la Vierge à l'Enfant serait l'oeuvre de Mino da Fiesole. 


 L'autre tombeau, situé à droite, est celui de Giovanni da Castro réalisé par Francesco da Sangallo.


Les lunettes de la voûte abritent cinq fresques racontant la Vie de Saint Jérôme.


La deuxième chapelle est dite Cybo ou de San Lorenzo. On aperçoit sur l'autel principal une toile de Carlo Maratta, La dispute sur l'Immaculé Conception et les fresques du dôme réalisées par Luigi Garzi  avec Le Père Eternel en gloire parmi les Anges.  D'autres oeuvres sont présentes mais on ne les aperçoit pas ou peu de la nef.


La troisième chapelle est celle de Basso cella Rovere. Elle possède elle-aussi de nombreuses oeuvres du Pinturicchio et de son école.


 La première d'entre elles est la fresque de l'Autel central qui représente La Vierge à l'Enfant sur un trône entourée des Saints Augustin, François, Antoine de Padoue et d'un moine.


La seconde est situé à gauche ; il s'agit d'une représentation de l'Assomption de la Vierge. 


Enfin à droite se trouve le tombeau de Giovanni Basso créé vers 1485 par l'atelier d'Andréa Bregno et surmonté d'une fresque d'Antonio da Viterbo, Christ mort soutenu par des anges. 


La quatrième chapelle est la Chapelle Costa qui possède de nombreux monument funéraires. 


L'autel principal est attribué à Gian Cristoforo Romano et remonte à 1505 environ. C'est un retable tripartite avec Sainte Catherine d'Alexandrie, Saint Vincent et Saint Antoine de Padoue avec dans les tondos des reliefs de l'Annonciation. 

Au centre de la chapelle se trouve le monument funéraire et le gisant du cardinal Pietro Foscari réalisé par Giovanni di Stefano dans les années 1480.


A gauche on remarque le monument funéraire du cardinal Jorge da Costa réalisé par l'école de Bregno. 


A droite il s'agit du monument funéraire du jeune chevalier mort de la peste à 30 ans Marcantonio Albertoni réalisé par le sculpteur Iacopo di Andrea da Firenze en 1487.


A présent, si on repart à gauche, la première chapelle visible est celle dite Montemirabile. On y aperçoit au dessus de l'autel principal une toile de Pasquale Rossi, Le Baptême du Christ.



Deux grands monuments funéraires encadrent la chapelle. Le premier, des atelier de Bregno est celui du cardinal Antoniotto Pallavicini initialement à Saint Pierre.


L'autre tombe sur le mur droit est celle du cardinal Francesco Abbondio Castiglioni mort en 1568.






La chapelle suivante est l'une des plus connues et des plus réputées en Histoire des Arts : la Chapelle Chigi, imaginée par Raphaël et modifiée par Le Bernin. Le dôme est l'oeuvre de Raphaël découré de mosaïques conçues par l'artiste et réalisées par le vénitien Luigi da Pace et représentant la Création du monde.



Son autel principal est surmonté d'une toile de Sebastiano del Piombo, La naissance de la Vierge.


Les statues des Prophètes ont été réalisées pour deux par Le Bernin (Daniel  et le Lion ; Habakkuk et l'Ange) et les deux autres par Lorenzotto (Jonah et Elijah).










Les deux tombes pyramidales contiennent les restes d'Agostino Chigi et de son frère Sigismondo. 





La chapelle suivante est la Chapelle Mellini. On peut voir au dessus de l'autel principal une toile d'Agostino Masucci, La Vierge avec Saint Augustin et Nicolas de Tolentino. Elle est entourée par les tombes d'Urbano Mellini à gauche par Algardi et à droite celles de Pietro et Mario Mellini.


A gauche encore on trouve le monument funéraire de Giovanni Garzia Mellini par Alessandro Algardi et daté des années 1637-1638. 

Quant à celui de droite, il est consacré à Savio Mellini et est l'oeuvre du sculpteur français Pierre-Etienne Monnot qui l'a superposé à la vieille tombe de Giovanni Battista Mellini.





Enfin la voûte possède des fresque réalisées par Giovanni da San Giovanni entre 1623 et 1624 racontant L'Histoire de Saint Nicolas de Tolentino. 


La Chapelle Cydo-Soderini lui succède surtout connu pour les fresques réalisées par un artiste flamand, Pieter van Lint.


En dehors des fresque de la voûte il réalisa deux grandes fesques de part et d'autre, L'Invention de la vraie Croix et L'Exaltation de la Croix.









Mais l'Eglise est avant tout réputée pour les deux tableaux du Caravage qu'elle conserve dans la chapelle Cerasi.






A gauche on peut en effet apercevoir La crucifixion de Saint Pierre daté des années 1600-1601.

A droite se trouve La conversion de Saint Paul sur le chemin de Damas.






Mais bien d'autres monuments notamment funéraires peuplent l'Eglise à l'image de celui de Giovanni Battista Gisleni.Celui-ci s'avère particulièrement intéressant de par sa représentation de la mort. On y voit dans la partie inférieure un squelette qui traverse une fenêtre derrière une grille en fer. La figure sinistre et enveloppée est tournée vers le spectateur avec ses mains osseuses serrées sur sa poitrine. Le cadre en pierre de la fenêtre est décoré d'un blason et de deux médaillons de bronze. La gauche montre un arbre avec ses branches coupées mais poussant de nouvelles pousses et contenant une chenille tournant son cocon, tandis que la droite montre la métamorphose de la chenille dans une mite. Ce sont les symboles de la mort et de la résurrection. Les inscriptions transmettent le même message: Dans nidulo meo moriar ("dans mon nid, je meurs", c'est-à-dire dans la ville de Rome) et Ut phoenix multiplicabo meurt ("comme un phénix je multiplie mes jours"). Il y a deux inscriptions énigmatiques sur les parties supérieures et inférieures du monument: Neque hic vivus et Neque illic mortuus ("Ni les habitants, ni les morts").Sur cette tombe, le squelette n'est pas la personnification de la Mort comme dans d'autres tombeaux baroques, mais une représentation de la défunte (l' image transi ) en route vers la résurrection et en raison de cette «mort est devenu un symbole pour la vie». 

Autre monument, celui de Maria Eleonora Boncompagni Ludovisi réalisé par Domenico Gregorini en 1749 dans la pure tradition baroque.

Conçu par Paolo Posi mais fortement influencé par Le Bernin, le tombeau de Maria Flaminia Odescalchi Chigi est l'un des plus importants de l'Eglise. 


Quant au monument funéraire du cardinal Giovanni Geralamo Albani, réalisé par Giovanni Antonio Paracca, il témoigne du style maniériste caractéristique de la Renaissance finissante. 


Le monument funéraire du cardinal Ludovico Podocataro, médecin et secrétaire d'Alexandre VI,  permet de retrouver le style de l'école de Bregno bien présent au sein de l'Eglise. 


Enfin comment ne pas citer l'un des derniers monuments érigés par Adolfo Apolloni en 1915 pour la mémoire d'Agostino Chigi, tué à la bataille d'Adwa. 







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